Pour beaucoup de gens, notre dépendance d’Ottawa, imposée par la
constitution canadienne, est sans conséquences pour les "vraies
affaires" (comme dit Philippe Couillard). Voilà pourquoi lors des États
généraux sur la souveraineté nous avions identifié 92 blocages résultant de la
dépendance du Québec dans le régime canadien. Ces derniers jours, les députés
du Bloc québécois ont mis en évidence deux nouveaux blocages de taille dues à
l'action du gouvernement Trudeau, lequel semble se foutre complètement des
intérêts économiques du Québec.
Le premier concerne les paradis
fiscaux. Le député Gabriel Ste-Marie a déposé une motion au parlement
canadien pour contrer l'inaction d'Ottawa dans ce domaine. Il a débuté son
intervention ainsi : "Si je suis indépendantiste, c’est parce que je veux que le Québec
s’occupe lui-même des questions qui relèvent des pays souverains, et la
fiscalité internationale en fait partie. Comme les traités fiscaux sont la
pierre d’assise de la fiscalité internationale, le Québec ne peut rien faire.
Tant que le gouvernement fédéral ne colmate pas les brèches qui permettent aux
profiteurs d’utiliser les paradis fiscaux, le Québec perd des revenus, lui
aussi."
Le second concerne la perte des sièges
sociaux au Québec, comme ce fut le cas de Rona récemment. Le député Xavier
Barsalou-Duval nous lance une alerte: « le seuil d'examen en vertu de la Loi sur
Investissement Canada sera rehaussé à 1 milliard de dollar dès 2017. En termes
compréhensibles, cela signifie que le ministre du Développement économique du
Canada n'aura plus à autoriser les acquisitions étrangères d'entreprises d'ici
si elles ont une valeur inférieure à un milliard de dollars. » Il souligne
que le gouvernement abdique ses responsabilités en laissant se poursuivre la
perte nette de 108 sièges sociaux depuis 6 ans au Québec.
Pour lutter contre ces deux fléaux que sont l’évasion
fiscale et la fuite des sièges sociaux, il faut récupérer nos responsabilités
au Québec à l’égard des traités fiscaux et du contrôle des investissements
étrangers...entre autres.