À la veille du référendum catalan du 1er
octobre, je termine une tournée des partis et des mouvements politiques Catalans,
organisée par le réseau Québec monde. Hier soir se tenait un rassemblement
unitaire monstre à la Plaça d’Espagna, aux pieds du mont Montjuic qui surplombe
la ville de Barcelone. Ce rassemblement mettait fin à la campagne pour le Oui à
l’indépendance. Bien malin qui pourrait prédire aujourd’hui le résultat, veille
du vote de dimanche. Chose certaine, le vote aura lieu avec une solide participation
de la population catalane.
Devant les actes autoritaires et
antidémocratiques du gouvernement espagnol, décidé à empêcher le vote par tous
les moyens et à nier la liberté d’expression (saisie de publicité, directives
aux médias, fermeture de site internet), il y a une réponse admirable de la
population : 80% affirment vouloir voter pour décider de leur statut
politique même si Madrid a déclaré le référendum illégal. À titre d’exemple de
la détermination des catalans, lors de l’arrestation le 20 septembre de 14
fonctionnaires participant à l’organisation du scrutin, les policiers n’ont pu
sortir de l’édifice qu’après un long moment, bloqués par une foule de 200 000
personnes qui s’étaient mobilisés spontanément pour protester contre cette
attaque aux libertés démocratiques.
Dans les faits, le référendum du 1er
octobre n’est plus principalement un référendum sur l’indépendance mais un
référendum sur le droit à l’autodétermination. Même des groupes ou partis non
indépendantistes comme Podemos, recommandent de voter dimanche et donc de
défier la légalité espagnole. En ce sens, les actes de Madrid ont eu pour effet
de solidariser les catalans, au delà de leur différences d’opinion.
Tout ne sera pas réglé dimanche, mais chose
certaine, le peuple catalan aura franchi une étape importante vers son
émancipation. Il aura gagné dans les faits son droit à l’autodétermination même
si les manœuvres policières ou politiques du gouvernement espagnol fausseront probablement
les résultats. Les catalans eux-mêmes, et le monde saura qu’ils ont le droit de
se donner un pays.